Voyage des 3ème en Normandie sur les traces de la Seconde Guerre Mondiale

Tout comme la Première Guerre Mondiale, la guerre de 1939-1945 a marqué d’une empreinte indélébile notre histoire. Du 21 au 23 mars, les élèves de 3è ont (re)découvert ce second grand conflit, en partant sur les traces du Débarquement allié du 6 juin 1944 et des combats qui ont suivi.

Parmi bien d’autres retours, récits et impressions croisés par Mathilde, Zaïhya, Morgane et Juliette…

« Le mercredi 21 mars à 6h45, nous les élèves de 3ème étions dans le bus en direction de la Normandie… Vous venez avec nous ? »

 

« Tout d’abord, nous sommes allés au Mémorial de Caen. »

« C’est un énorme bâtiment construit sur les vestiges d’un ancien bunker allemand. En entrant, on tombe directement sur la maquette grandeur nature d’un avion et un énorme hall lumineux ; j’étais émerveillée ! Le mémorial est consacré à la Seconde Guerre Mondiale et à ses conséquences ; il est agréable à découvrir, bien organisé, et pour une première visite, il nous a fait grande impression.

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Le savez-vous ? Lors de la Seconde Guerre Mondiale, les Allemands ont barricadé tout le littoral de la France occupée à l’aide de bunkers et d’armes pour empêcher les alliés (Américains, Britanniques, Français…) d’y débarquer, on a appelé cela le « Mur de l’Atlantique ». La façade du mémorial de Caen représente ce mur et l’entrée symbolise la brèche faite par les Alliés lors du débarquement. »

 

« Nous avons ensuite gagné le Pont Pégase (Pegasus Bridge).

Ce pont se situe à Bénouville, près de Caen. Il a été rebaptisé ainsi en l’honneur des parachutistes britanniques qui l’ont pris d’assaut dans la nuit du 5 au 6 juin, et dont le cheval ailé était l’insigne. Les Alliés devaient en effet prendre ce pont pour éviter de se faire attaquer sur leur flanc après le débarquement. Le café Gondrée, qui se situe juste à côté du pont, est assez célèbre. Lors du débarquement, ce fut l’une des premières maisons françaises à être libérée. »

« Le savez-vous ? La propriétaire du café comprenait l’allemand. Quand des soldats allemands venaient boire un verre, elle comprenait ce qu’ils disaient et transmettait des informations à la Résistance ! »

 

 

« Le lendemain, nous sommes allés à Sainte-Mère-Eglise, où l’église est d’ailleurs magnifique.

Cette petite ville est située près d’une des plages de débarquement américaines, dont elle commandait l’accès. Elle fut donc prise par les parachutistes américains au matin du 6 juin, et un musée, le musée Airborne, leur est consacré. Ce musée était très intéressant à visiter ; le planeur visible était magnifique et j’ai trouvé ça incroyable de l’avoir introduit dans la salle qui porte son nom (« Waco ») et d’avoir ainsi disposé autour son environnement et tout ce qui s’y rattache. Etant de nature curieuse, mon moment préféré fut celui où, dans une autre salle appelée C47 (du nom de l’avion de transport qui y est exposé), notre guide nous a expliqué comment les parachutistes actionnaient leur parachute ; j’ai aussi beaucoup aimé quand il nous a expliqué comment et pourquoi il y avait ceci ou cela dans un équipement de soldat. Dans la salle opération Neptune, nous avons été plongés au coeur des combats. »

« Le savez-vous ? Un soldat parachutiste a survécu aux combats accroché au clocher de l’église ! On peut encore voir un mannequin à la même position. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« De là nous avons gagné le cimetière militaire américain de Colleville-sur-mer.

Ce cimetière se situe au dessus de la plage appelée « Omaha Beach », où les combats furent très sanglants le jour du débarquement. Le terrain sur lequel se trouve le cimetière a été offert aux Etats-Unis par la France, c’est donc un territoire américain.

P1060107Il s’étend sur 70 hectares et comporte 9 387 tombes de soldats américains tombés lors de la bataille de Normandie. Beaucoup d’autres corps ont été rapatriés aux Etats-Unis. Tout au bout du cimetière se trouve le « jardin des disparus » : sur un mur y sont inscrits les noms des soldats dont le corps n’a pas été retrouvé. Juste devant, un mémorial donne sur les tombes. On y trouve une grande statue représentant la jeunesse américaine s’élevant par dessus les flots de l’océan (pour venir délivrer l’Europe) ; sur des murs, des grandes cartes montrent le déroulement des opérations ; on la voit et on la comprend réellement. »

« Ce cimetière m’a émerveillée ; il est lumineux, solennel, les édifices sont vraiment magnifiques, et on se sent protégé. La couleur, la disposition et le nombre des tombes nous obligent à nous sentir redevables du fait que tous ces soldats aient sacrifié leur vie pour nous, pour notre liberté. La phrase « La cause pour laquelle ils sont morts doit vivre » m’a marquée ; elle nous encourage à s’exécuter, à ne rien oublier du prix de la liberté. Le mur des disparus est poignant ; on pense à tous ces morts, pour nous… qui sont perdus, quelque part… »

« Le savez-vous ? Fils et cousin de deux présidents des Etats-Unis, le général Théodore Rossevelt Junior est enterré sur place aux côtés de son frère, tué lors de la Première Guerre Mondiale. Deux des frères Niland, qui ont inspiré le film de S.Spielberg « Il faut sauver le soldat Ryan », y sont aussi, au bloc F. »

 

« Nous nous sommes ensuite rendus à la Pointe du Hoc.

Les Alliés croyaient que des canons y étaient installés ; l’endroit fut donc pris d’assaut par les rangers (commandos) américains le 6 juin. C’est une falaise qui donne une vue magnifique sur la mer et les plages… Elle nous le paraît bien moins lorsqu’on pense aux pertes inutiles qu’il y eut à cet endroit, les canons ayant été déplacés… »

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« Le savez-vous ? Ce débarquement fut très compliqué ! En plus des difficultés de l’escalade, les commandos n’arrivèrent pas au bon endroit à cause des courants, durent faire demi-tour et débarquèrent avec plus de 40 min de retard sur l’horaire prévu ! »

« Enfin, nous avons terminé cette journée au cimetière militaire allemand de La Cambe.

Ce cimetière comportait au début 8 000 tombes, et plus de 21 000 aujourd’hui. Le principal matériau utilisé pour les tombes est la pierre, granit et basalte. Sur chacune, représentée par une simple dalle, sont inscrits les noms, dates de naissance et de décès, et grades des soldats, souvent plus sieurs à la fois. Au milieu du cimetière s’élève un tumulus, une espèce de monticule où les restes de plus de 300 soldats allemands ont été réunis. A l’inverse de celui de Colleville, ce cimetière possède une atmosphère sinistre ; il fait froid dans le dos. Il a l’air moins élaboré, les couleurs sont sombres, ce qui le rend assez lugubre… J’ai donc préféré le cimetière américain. »

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« Le savez-vous ? Deux officiers SS très (tristement) célèbres sont enterrés dans ce cimetière, dont le principal responsable du massacre d’Oradour-sur-Glane. »

 

« Le lendemain matin, nous nous sommes rendus sur le site de la batterie allemande de Longues-sur-mer.

On peut toujours y voir quatre gros canons dans leurs bunkers respectifs. Sur la falaise, tout près de la mer, les Allemands avaient construit un autre grand blockhaus qui servait à diriger le tir des canons. C’était très intéressant de visiter cette batterie ; on arrive bien à imaginer ce qui s’est passé à l’époque du débarquement : la batterie fut bombardée par les avions puis les bateaux alliés, avant d’être prise par les soldats britanniques le 7 juin. L’intérieur brûlé au niveau du plafond, la trace des impacts, le fait malgré tout que les bunkers soient restés largement intacts, c’est impressionnant… »

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« Le savez-vous ? On peut utiliser trois noms différents pour désigner un abri fortifié : bunker en anglais, blockhaus en allemand, casemate en français. »

 

« C’est à Arromanches que s’est terminé ce séjour de découverte des sites du débarquement de Normandie.

Les Alliés construisirent à Arromanches un port dit « artificiel » car les pièces furent fabriquées en Angleterre et amenées par la mer. Cet espace était composé de trois grandes parties : des jetées constituées de vieux navires et de caissons en béton ; des quais flottants, pour le déchargement des bateaux ; et des routes flottantes, pour relier ces quais à la terre ferme. Churchill (le premier ministre anglais de l’époque) eut l’idée de construire ce port pour le ravitaillement des troupes débarquées. J’ai trouvé étrange que les Alliés donnent autant d’importance à ce port mais j’ai ensuite compris qu’il avait été essentiel pour eux que ce port soit opérationnel pour pouvoir se ravitailler pendant la bataille, en attendant de libérer de véritables ports. » « Nous avons vu les restes du port artificiel (plus grand-chose) et visité le musée en rapport avec ce dernier. Le port était vraiment impressionnant et le musée extrêmement intéressant. Les maquettes, les films y sont bien réalisés et compréhensibles et nos guides ont su être sympathiques, professionnels et accueillants.

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Le savez-vous ? Ce port de plus sieurs km d’étendue était capable de suivre la marée et de résister aux tempêtes, comme celle qui fit rage du 19 au 21 juin et détruisit le port situé en secteur américain. »

 

« J’ai adoré cette sortie, ça change des cours où nous sommes tous assis et où on ne peut pas forcément réaliser l’ampleur et les conséquences de la guerre. Là nous étions vraiment plongés dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale… Les différents musées et lieux visités étaient extrêmement marquants et nous ont permis de nous faire une représentation réaliste de la guerre. Ce voyage nous a aussi servi à nous rendre compte de l’importance de la solidarité entre pays, entre soldats, et du prix de la liberté… »

 

Ce projet a été organisé par Mmes Dufossé et Hénon et M.Moronval ; sur le plan financier, il a été facilité par l’implication des professeurs dans une opération de vente de chocolats, par le soutien du Ministère des Armées – direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (subvention de 500 €) et par le versement d’une subvention de 1800 € par la Fédération des Anciens Combattants André Maginot. Cette somme a été remise le jeudi 7 juin à Mme Patin, Principale du collège, par M.Georges Duprez, Président de la section départementale de la Fédération, en présence de tous les élèves de 3ème. Un grand merci à M.Duprez pour son parrainage, à tous pour votre implication !

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(Photos : L.Da Nascimento, sauf remise chèque : C.Renau)